Regards Philosophiques
JV ? Je me lance dans mon auto-prévention. Comment ?
Avec quel paradigme ? Cartésien ou Léonardien ?

À l’heure des grandes transitions…
Faut-il faire évoluer nos modes de pensée pour faire évoluer nos modes de vie ? Ou, à l’inverse, l’évolution de nos modes de vie va-t-elle faire évoluer nos modes de pensée ?

À l’évidence, les deux phénomènes se conjuguent voire se confondent dans notre quotidien.

C’est parce que nous voyons bien qu’il se passe quelque chose sur la planète côté climat, côté nature et côté biodiversité, que nous commençons à faire évoluer nos comportements pour la préserver.

Et c’est parce que nous adoptons de nouveaux comportements que nous découvrons que nous pouvons penser notre mode de vie autrement et même positivement.

Mais au-delà du quotidien et des initiatives que nous pouvons toutes et tous prendre – zéro déchet, consommer moins, recycler, seconde main, nouvelle mobilité, manger moins de viande… – il semble plus difficile de penser autrement nos sociétés et le fonctionnement de nos sociétés.

Ici la bataille fait rage. Entre le GIEC* et les climato-sceptiques, entre les tenants de la décroissance et les tenants de la croissance responsable, entre la politique et la science, entre les politiques qui font appel à la science et les politiques qui refusent les recommandations de la science.

Entre les tenants d’une nouvelle modernité et les tenants d’un retour à l’ordre ancien.

C’est à ce niveau de désordre, voire de chaos quand la radicalité s’en mêle, qu’un peu de philosophie peut nous aider.

Philosophie ou – étymologiquement – recherche de la sagesse.

Oui, devant les aléas du changement climatique et de ses impacts globaux et locaux, devant les crises conjuguées de l’énergie, de l’économie inflationniste, de la guerre à nos portes et ailleurs dans le monde, devant les nombreux changements de l’ère post pandémie…

Nous pouvons toutes et tous convenir que, penser l’avenir, c’est tenter de résoudre une équation à tant d’inconnues que, même armés de nos toutes nouvelles puissances de calcul, nous ne pourrons au mieux qu’identifier quelques scénarios et les associer aux probabilités qu’ils se réalisent.

Quoi que disent ces scénarios et ces statistiques, il restera une part d’incertitude. Et reviendra le débat entre ceux qui savent et ceux qui croient mais qui tous tiennent pour vraie une réalité qui n’est pas encore advenue.

Pour s’en sortir – du débat et du problème -, mieux vaut peut-être accepter, que nous partons « pour un temps » vers l’inconnu et qu’il convient de se dire…

JV avec sagesse.

*GIEC : Groupe Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat des Nations Unis.

René DESCARTES
1596-1650

Léonard DE VINCI
1452-1519

Blaise PASCAL
1623-1662

VOUS
Aujourd’hui

JV en équipe !

Comment penser le monde, comment résoudre nos problèmes, comment progresser avec sagesse et avec méthode ?

Ces grands penseurs peuvent nous aider si nous nous attachons à conjuguer leurs approches plutôt que de les opposer. Tous trois ont en commun d’être à la fois philosophes, scientifiques, inventeurs, artistes à leur façon et dans leurs domaines, passionnés par le monde et la compréhension du monde.

L’un, Blaise PASCAL a inventé la première calculette, précurseur de nos ordinateurs.
L’autre,  René DESCARTES a inventé la méthode qui fait aujourd’hui encore référence et qui inspire même pleinement le mode projet développé dans nombre d’organisations.
Quant à Léonard DE VINCI, il nous fascine autant par ses peintures, dont sa Joconde, que part ses innombrables inventions dans tous les domaines de la science, de l’art et de la vie.

Partons à leur rencontre au fil de quelques pages.
Mieux, partons avec eux, en équipe, à la rencontre de l’inconnu…

René DESCARTES

À l’heure des grandes questions et des grandes incertitudes, comment ne pas inviter à nos côtés, celui qui a fait du doute un allié, mieux, une méthode.

Dans ses méditations, Descartes postule qu’un malin génie s’acharne à le tromper et que la meilleure façon de s’en défendre est de douter de tout jusqu’à ce que l’évidence s’impose à lui : le « cogito ergo sum » pour lequel il est connu… « Je pense donc je suis ».

Plutôt qu’un long propos partageons une citation et les éléments clés de sa méthode.

Extrait du Discours de la Méthode de René Descartes

“Car ces connaissances m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais, principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie.”

LA MÉHODE CARTÉSIENNE DE RÉSOLUTION DE PROBLÈME

1/ Avoir la certitude absolue que tous les matériaux intellectuels que l’on utilisera seront fiables.

2/ Décomposer le problème global en sous-problèmes de plus en plus fins jusqu’à pouvoir les résoudre avec les outils intellectuels dont on dispose.

3/ Vérifier que le résultat obtenu n’est pas contradictoire avec ce qui est déjà connu. Auquel cas, probablement, il est faux.

4/ S’imposer des dénombrements si entiers du savoir existant que l’on puisse frotter le neuf à tout ce qui pourrait l’invalider.

À méditer avec sagesse

Avouons-le : nous sommes bien cartésiens.
Oui, nous avons voulu nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.
Oui, nous divisons nos problèmes en sous-problèmes,
nos organisations en directions et sous-directions et nos projets en sous-projets…
Comme nous fractionnons aussi les tâches dans nombre de métiers, d’usines, d’ateliers et de bureaux…
Comme nous fractionnons les sujets et les Commissions pour les traiter : une COP (COnférence des Parties) pour le climat, une autre pour la biodiversité, une troisième pour les océans…

Mais où est le tout ? Le tout interconnecté où tout est lié et interdépendant ? Et avons-nous retenu son point de vigilance : « agir pour la conservation de la santé, premier bien de la vie » plutôt que pour « l’invention d’une infinité d’artifices pour jouir sans aucune peine des fruits de la nature ? »

Peut-être devons nous réviser nos positions sur ces sujets ?
Peut-être aussi est-il judicieux de compléter l’équipe ?

Léonard DE VINCI

Léonard de Vinci est un peintre italien dit « polymathe », précurseur de la polyculture, parce qu’il est à la fois artiste, organisateur de spectacles et de fêtes, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, sculpteur, peintre, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, philosophe et écrivain.

Véritable « Touche-à-tout », peut-être peut-on aussi le qualifier de « Touche Au tout » parce qu’il fait de chaque discipline, une source d’observation, d’expérimentation et d’inspiration pour ses autres activités.

Pour Léonard de Vinci, tout est lié et la Nature, « qui a tout inventé », est tout autant une nourriture de l’esprit qu’une nourriture pour le corps. Il ne s’agit plus de se l’approprier mais de s’en inspirer.

Découvrons son approche au travers de quelques citations et de ses éléments de méthodes.

La pensée de Léonard DE VINCI

« Rien de plus beau, de plus facile, de plus rapide que la nature. Rien ne manque à ses inventions et rien n’y est superflu. »

« Les sciences mathématiques ne s’étendent qu’à la connaissance de la quantité continue [les mathématiques] et discontinue [la géométrie], mais ne se préoccupe pas de la qualité, qui est la beauté des œuvres de la nature et de l’ornement du monde. »

« L’obstacle ne me fait pas plier. Tout obstacle est détruit par la rigueur. Celui qui a l’œil fixé sur une étoile ne se retourne pas. »

« Deux faiblesses qui s’appuient l’une à l’autre créent une force. Voilà pourquoi la moitié du monde, en s’appuyant contre l’autre moitié, se raffermit. »

« Toute partie tient à se réunir à son tout pour échapper ainsi à sa propre imperfection. »

LA MÉHODE DE LÉONARD

1/ Célébrez la vie en observant les inter-relations qu’elle entretient.

2/ Détruisez la comédie des interprétations de facilité.

3/ Explorez tous les temps et tous les univers.

4/ Faites-vous la somme et la négation des savoirs pour favoriser l’intuition.

5/ Questionnez l’intuition originelle en multipliant l’expérimentation.

6/ Accueillez le modèle cohérent qui fait irruption.

7/ Passez-le alors à la rigueur du banc d’essai… (ndlr : ce que René Descartes apportera bien plus tard !).

À méditer avec sagesse

Avouons-le : si nous apprécions Léonard de Vinci pour son génie, nous sommes loin de pratiquer son approche.

De nombreuses inter-relations nous échappent : interactions médicamenteuses, chimiques, biochimiques, interdisciplinarité dans la recherche, à l’école, à l’université. Interactions entre les peuples et leurs cultures, interactions entre différentes expertises et même (ou pire !) nos interactions avec la nature…

Là encore, dans nos modes de pensée, d’organisation et de vie, où est le tout ?
Le tout interconnecté où tout est lié et interdépendant ?

S’il convient de réviser quelques recommandations de René Descartes, il semble que nous sommes invités à réapprendre Léonard de Vinci !

Blaise PASCAL

Blaise Pascal est lui aussi « un Touche-à-tout Touche Au tout ». Mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français, il invente, à seulement 19 ans, la « Pascaline », ancêtre de nos calculettes et de nos ordinateurs.

Grand spécialiste et adepte des probabilités, créateur de la loi de Pascal sur la pression, reconnu comme l’un des grands penseurs et écrivains français de la période classique, il a aussi laissé ses « Pensées ».

Rigoureux comme Descartes dans la méthode et dans l’expérimentation, il est aussi libre penseur et curieux de tout, comme Léonard de Vinci. De quoi prouver, s’il le fallait, que toutes ses approches peuvent se conjuguer et faire équipe, pour se tourner vers l’inconnu et progresser avec méthode est sagesse.

La pensée de Blaise PASCAL

« Je ne peux comprendre le tout sans connaître les parties ni comprendre les parties sans connaître le tout. »

« Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que tout de quelque chose. »

« Peu de gens doutent en doutant. »

« La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. »

« Il n’y a de bien dans cette vie que l’espérance d’une autre vie. »

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »

LA MÉHODE DE BLAISE PASCAL

1/ Présenter deux thèses contraires.

2/ Montrer qu’elles sont toutes les deux fausses.

3/ Ou, montrer paradoxalement qu’elles sont toutes les deux vraies.

4/ Proposer une troisième hypothèse qui les dépasse en gardant ce que chacune avait de juste et en rejetant ce qu’elles avaient de faux.

À méditer avec sagesse

Nous retrouvons bien chez Blaise Pascal, la rigueur du raisonnement cartésien et des éléments plus léonardiens, comme la confrontation de thèses contraires, ce que Léonard de Vinci appelait la somme et la négation des savoirs.

On voit bien ici encore, que l’existence de regards différents, voire opposés, peut favoriser l’intuition, donner l’envie de les associer et de les dépasser plutôt que de les opposer.

L’idée est « d’entendre chaque partie pour comprendre le tout ». Une belle inspiration dans le monde divisé et peut-être diviseur qui est le nôtre.

 JV Cartésien, Léonardien & Pascalien !

De cette rencontre avec ces trois penseurs, tous trois attachés à explorer l’inconnupour comprendre le monde avec méthode et intuition, sagesse et imagination, nous ne pouvons que conclure, avec franchise, que celui qui nous fascine le plus par son art et sa peinture est aussi celui, que nous avons le plus oublié dans son rapport au monde et ses pratiques d’observation, de création, d’expérimentation et au total de la découverte du tout dont nous sommes parties prenantes.

C’est pourquoi, nous concluons ce Regard Philosophique en vous proposant de découvrir et peut-être de vous approprier les Valeurs de Léonard de Vinci.

Osez la polyculture et réunissez autour de vous des équipes aux profils Léonardiens, Cartésiens et Pascaliens.

Le monde a besoin de sagesse et la sagesse est une quête à vivre et à faire vivre plus que jamais, en équipe en vous demandant, par exemple, dans l’élan de Léonard de Vinci :

Comment être plus curieux ?
Quelles expériences réaliser ?
Comment éveiller nos sens ?
Comment trouver un équilibre entre la science et l’art, entre le corps et l’esprit ?
Et aussi et surtout : comment faire de ce qui nous semble flou, une tension créative ?

Les valeurs de Léonard !

CURIOSA : Être curieux de tout. Savoir poser les bonnes questions.

DIMOSTRAZIONE : Développer et profiter des expériences positives et négatives pour développer l’indépendance d’esprit.

SENSAZIONE : Éveiller ses sens.

SFUMATO : Embrasser le flou, les grandes incertitudes et les paradoxes. Développer la tension créative.

CORPORALITA : Trouver un équilibre entre le corps et l’esprit.

CONNESSIONE : Connaître et reconnaître à la fois le tout lié et l’indépendance de chaque chose.

SCIENZA : Trouver un équilibre entre la science et l’art. Entre la logique et l’imagination.

Pour conclure avec sagesse et en équipe

« Rien de plus beau, de plus facile, de plus rapide que la nature. Rien ne manque à ses inventions et rien n’y est superflu. » (Léonard DE VINCI)

Alors Prenez soin de vous ! En n’oubliant jamais que « la santé est le premier bien de la vie » (René DESCARTES)
et « qu’il n’y a de bien dans cette vie que l’espérance d’une autre vie » (Blaise PASCAL)

Celle que nous rêvons toutes et tous de nous inventer ensemble dans un monde qui change.