Changement climatique, hausse du niveau de la mer, pollution de l’air et de la terre, disparition de la biodiversité et raréfaction des ressources…
Aujourd’hui, nous le savons toutes et tous, ce sont désormais nos conditions de vie qui sont en jeu.Nos modes de vie ne sont plus adaptés à notre environnement. Et réciproquement, notre environnement semble de moins en moins adapté à nos conditions de vie… Aux conditions de la vie.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
À trop nous distinguer de l’environnement qui nous entoure, à trop vouloir, à trop pouvoir le dominer, nous nous en sommes comme dissociés.
En témoignent quelques-unes de nos expressions et saines occupations de week-end ou de fin de journée…
“Je vais faire un tour dans la nature.”,
“Je vais me reposer, me ressourcer dans la nature.”
“Dans la nature, je souffle, je respire, je m’évade.”
Ou bien encore, pour exprimer de nouvelles préoccupations :
“Il nous faut réapprendre à respecter la nature.”
“Nous devons protéger la nature pour les générations futures.”
“La nature s’en remettra. Nous peut-être pas.”
Tout semble dire que nous ne faisons pas partie intégrante de la nature.
On y va quand on a le temps et qu’on en a la possibilité. Certains même travaillent dans la nature. Comme d’autres travaillent au bureau, à l’atelier, à l’usine…
D’un côté il y a la nature.
Et de l’autre il y a nous.
Comment renverser la tendance ?
Philosophe et Sociologue anglais, contemporain de Charles Darwin, Herbert Spencer nous invite à voir et à penser les choses autrement.
« La vie est l’adaptation continue de relations internes à des relations externes. »
Dans sa définition de la Vie, il nous invite à réconcilier, ce que nous avons dissocié : nos vies et la vie de notre environnement.
« Nos relations internes » : ce qui nous nourrit le corps et l’esprit
et « nos relations externes » : nos liens vivants avec l’environnement
Peut-être peut-on voir là un Grand Défi plutôt que mille petits qui nous désarment par leur multiplicité et leur complexité politique, écologique, économique, sociologique…
Le Grand Défi : Prendre Soin de la Vie, en nous re-situant au cœur de la nature et du monde vivant, plus qu’au sommet d’une pyramide dont nous voyons bien que nous ne pouvons la dominer totalement, sans que la planète ne le subisse et ne réagisse.
Prendre Soin de la Vie.
Passer de “l‘Égo dominant” à “l’Éco du vivant ».
L’Éthique du Care
Une Éthique en Action.
Une Éthique de Prévention.
Sociologue et Philosophe américaine, Caroll Gilligan, nous invite, elle aussi, à cultiver une approche globale du prendre soin.
Observant le rôle des femmes au fil de l’histoire comme au fil de leur vie, au cœur de sociétés dominées par les Hommes, Caroll Gilligan découvre qu’elles ont développé une éthique particulière qu’elle nomme « le Care* ». Non pas une éthique conceptuelle comme pourrait l’être “La Déclaration des droits de la Femme”, mais une éthique en action qui repose sur l’Attention et le Prendre soin. Prendre soin des enfants, de la famille, de la maison, du bien-être de tous, de chacune, de chacun, et de la vie qui nous entoure…
Le Care*, l’éthique du Prendre Soin
*Prendre soin
Le Care* décline le prendre soin et donc la Prévention dans 3 Dimensions :
• Prendre soin de soi : pour vivre, survivre, s’épanouir, participer activement à sa qualité de vie, se sentir bien, durablement… Être en mesure d’agir, réagir et interagir avec les autres.
• Prendre soin des autres : Être attentif à la santé et au bien-être de celles et ceux qui nous entourent, famille, amis, collègues, équipes, tribus, communautés… Par solidarité, par amour bien sûr ! Mais aussi pour être plus forts ensemble, parce que la force d’un groupe, comme celle d’une chaîne, se mesure à son maillon le plus faible.
• Prendre soin de l’environnement : Parce que c’est là où nous vivons mais aussi et surtout parce que nous faisons partie intégrante de cet environnement.
En conclusion de ce regard grand angle
Passage de “l’Égo dominant” à “l’Éco du vivant”, éthique du Care*, approche globale de la Prévention et du prendre soin dans trois dimensions : soi, l’autre, l’environnement…
Tout nous invite à conjuguer la Transition écologique à laquelle nous sommes toutes et tous de plus en plus sensibles, et la Prévention Santé que nous vivons encore trop souvent comme une injonction (« Ne faites pas ceci, ne faites plus cela… Faites plutôt ceci. Faites plutôt cela. »).
Il n’y a pas d’un côté la nature et de l’autre nous. D’un côté la Prévention pour les Humains. Et de l’autre la Transition pour la planète.
La Prévention Santé est aussi un acte majeur de Transition écologique.
Une invitation à en faire toujours plus, dans la joie et la bonne humeur.