Rencontre avec Anne-Cécile D.

JDV : Vous avez partagé avec nous les effets positifs de la crise actuelle au sein de votre organisation. Abordons maintenant, les effets que cette crise aura dans notre société, et pour chacun d’entre nous ?

AC.D. : Nous ne sommes plus à l’heure des remarques et des critiques. La population a été touchée directement. Avec une prise de conscience des risques qui ont été pris dans certains métiers, comme celui des soignants. Si la crise sanitaire avait été de courte durée, elle n’aurait peut-être pas autant impacté. Mais l’échelle du temps oeuvre et, plus le temps sera long, plus cela laissera des traces en faveur de comportements nouveaux pour la santé. Nous avons déjà remarqué que les gens se montrent plus solidaires, entre eux, avec leur famille. Plus d’attention et d’empathie.

Il y a aussi une prise de conscience plus forte sur l’importance vitale de préserver son capital santé ! Il y aura donc une autre écoute, une volonté, une motivation pour prendre soin de soi.

JDV : Justement, vous accompagnez dans le prendre soin de soi. Expliquez-nous comment ? Avec quelles actions ? Quels objectifs ? Quels résultats et bénéfices humains ?

AC.D. : À la base, il y a un essentiel c’est la psychologie de la personne. Nos équipes, pluridisciplinaires, mettent au coeur le patient pour mieux adapter les réponses, impliquer, rendre la personne actrice de sa santé, comprendre sa maladie, son traitement, son hygiène de vie. Nous devons toujours comprendre les modes de vie, les réalités et contraintes vécues par chacun, avant d’engager un parcours de soin.

Ensuite nous allons travailler sur plusieurs axes : 

· Retrouver une estime de soi

· Se prendre en main

· Développer la considération de soi-même

Nous travaillons sur une remise en question mais il y a la peur du changement, de la critique, du regard social. L’équipe ne manifeste aucun jugement et pratique une écoute attentive. Nous définissons un programme pour tendre vers un objectif qui est de retrouver des comportements favorables à la santé: un équilibre alimentaire, la pratique d’une activité physique, un sommeil de qualité…

C’est une relation de confiance qui doit s’instaurer pour y parvenir.

JDV : Quel accompagnement plus spécifique amenez-vous dans les entreprises ?

AC.D. : Pour intervenir en entreprise, on s’adapte car les temps pour intervenir sont plus courts. Très souvent le déséquilibre dont on nous parle le plus, est le sommeil. Le sommeil est essentiel pour être en bonne santé ! Il nous permet notamment de développer des défenses immunitaires. Nous travaillons des cycles de 4 ou 5 séances d’1H30. Nous utilisons des outils comme le photo-langage pour définir le problème de sommeil, le comprendre et pouvoir trouver des réponses, des moyens, des pratiques qui vont pouvoir aider à retrouver un sommeil réparateur. Et nous veillons toujours aux retours d’expériences et aux bénéfices réels ressentis.

JDV : Quels sont les ateliers qui sont les plus demandés ?

AC.D. : Ce sont les ateliers bien-être et santé. Les bienfaits du sommeil, de l’activité physique. Puis alimentation et santé. Comment bien manger ? Prendre soin de son coeur – Risques cardiovasculaires (hypertension, diabète, obésité).

JDV : Les bienfaits de l’activité physique. Vous faites partie du programme national des Maisons Sport Santé ?

AC.D. : Oui tout à fait. Il y a eu un appel à projets national en 2019 pour que des Maisons Sport Santé s’ouvrent dans tous les départements de France et d’Outre-Mer et nous sommes une des structures référentes sur la Région des Hauts-de-France. L’activité physique est indispensable même si on a une pathologie. Une personne diabétique par exemple doit absolument marcher, bouger. C’est aussi important que son alimentation. Il faut cependant avoir une activité physique adaptée.

Notre mission est d’être un guichet unique qui informe, oriente vers les acteurs du Sport Santé et du sport sur ordonnance.

Donner les informations, renseigner sur la prise en charge et mettre à disposition un annuaire des structures sport santé. Cela ne peut réussir que si on est dans la proximité. Nous avons donc également un bus mobile qui va à la rencontre des populations ou auprès de diverses structures. Nous mettons aussi au point des programmes prévention santé avec des diététiciennes, des infirmières, des professeurs d’activités physiques adaptées. Nous nous différencions par notre socle médical et développons nous aussi une culture de prévention.