Généralisation du télétravail
=
hausse des visioconférences et de l’épuisement mental

Les discussions vidéo sont source d’épuisement mental. Outre la fatigue visuelle, liée à la fixation prolongée d’un écran, la visioconférence est surtout génératrice de fatigue mentale car elle exige beaucoup plus de concentration qu’un échange en face à face.

Pourquoi ?

Le manque de signes non verbaux. Lorsqu’on est en présence de quelqu’un, un hochement de tête lui indique par exemple que nous l’écoutons. La posture et les gestes peuvent quant à eux traduire notre envie de prendre la parole. Autant de signes non verbaux, souvent inconscients, qui facilitent la compréhension claire des messages et des intentions lors d’une interaction moins nombreux en visioconférence.

Pour éviter les bruits parasites, on a tendance à couper son micro quand on n’a pas la parole. Alors on détecte encore moins de signaux. Le cerveau doit donc davantage se concentrer pour s’appuyer sur d’autres indicateurs, comme le ton de la voix ou les expressions du visage. Mais même avec une connexion internet optimale, la technologie restitue toujours ces informations avec un léger décalage, et complique encore la tâche pour notre cerveau. C’est un décalage qui se calcule peut-être en micro-secondes. Mais c’est suffisant pour demander un effort supplémentaire au cerveau pour qu’il reconstruise la réalité.

La visioconférence perturbe ainsi la fluidité et le rythme de l’échange.

En visioconférence, chaque participant a donc plutôt tendance à maintenir le regard sur l’écran, n’observant pas directement les autres dans les yeux, mais uniquement leur rendu filmé. Or, lors d’une discussion, le contact visuel avec autrui permet de stimuler le système attentionnel et de renforcer la mémorisation. 
Ainsi, face à une vidéo où un individu s’exprime, « notre attention est davantage attirée lorsque la personne qui parle donne l’impression de nous regarder environ 30% du temps. »
 
Plus étonnant encore, l’absence de contact visuel est interprétée par le cerveau comme « un évitement du regard ». De la même manière, les retards de son et d’image provoquent une interprétation négative des interlocuteurs.
En 2014, des chercheurs allemands ont montré qu’un décalage de 1,2 seconde pouvait suffire à être perçu comme moins amical ou moins concentré.
En visioconférence, chaque participant a donc plutôt tendance à maintenir le regard sur l’écran, n’observant pas directement les autres dans les yeux, mais uniquement leur rendu filmé. Or, lors d’une discussion, le contact visuel avec autrui permet de stimuler le système attentionnel et de renforcer la mémorisation. 
Ainsi, face à une vidéo où un individu s’exprime, « notre attention est davantage attirée lorsque la personne qui parle donne l’impression de nous regarder environ 30% du temps. »
 
Plus étonnant encore, l’absence de contact visuel est interprétée par le cerveau comme « un évitement du regard ». De la même manière, les retards de son et d’image provoquent une interprétation négative des interlocuteurs.
En 2014, des chercheurs allemands ont montré qu’un décalage de 1,2 seconde pouvait suffire à être perçu comme moins amical ou moins concentré.

Gare à la « visionite » !

Comment se prémunir de cette fatigue ?
Pensez d’abord à faire des pauses visuelles. 

« Toutes les vingt minutes,
il faut lever les yeux de son écran
et regarder à vingt mètres devant soi pendant vingt secondes. »
Autre possibilité : fixer des créneaux de réunion plus courts pour laisser un temps de récupération. Exit aussi l’utilisation systématique de la caméra.
Pour compenser l’absence d’une partie des signes non verbaux jouez davantage sur la voix ou amplifiez les gestes du visage pour capter l’attention de l’auditoire.
Etablir des règles explicites permet par ailleurs de fluidifier les échanges : lever la main pour prendre la parole, poser les questions dans l’espace de tchat.
Veillez à ne pas tomber dans le syndrome de la « visionite », en  alternant avec d’autres modes de communication.