Interview Vincent L.,
la vitrocyclette

JDV : Parlez-nous de votre entreprise et des choix que vous avez faits ?

V. : La vitrocyclette est un concept que j’ai voulu écologique, c’est d’ailleurs pour ça que nous nous déplaçons uniquement en vélo. Le choix des produits est donc très important et il faut qu’ils respectent l’environnement, c’est pourquoi je n’utilise que très peu de vinaigre, de l’eau et du liquide vaisselle écologique, tant dans la manière dont il est fabriqué que dans ce qu’il rejette en terme de résidus dans les eaux usées.

JDV : Quelles sont les vulnérabilités auxquelles vous êtes confrontés durant l’exercice de votre métier ?

V. : Comme dans beaucoup de métiers physiques, nous sommes confrontés à des Troubles Musculo-Squelettiques. Laver des vitres sollicite beaucoup les bras, les épaules et les coudes, nous faisons des gestes répétitifs qui peuvent occasionner des inflammations, les plus courantes sont les tendinites. Lorsque les vitres que nous nettoyons sont hautes nous pouvons également risquer les chutes mais je reviendrais après sur la manière dont nous nous en prévenons.

 

Dans ma société, tous les salariés exercent leur métier en vélo, à ce titre nous risquons tous comme n’importe quel cycliste de nous faire renverser par une voiture ou même de chuter seul, lorsqu’on est cycliste notre carrosserie c’est notre corps !
Durant toute l’année lorsque nous nettoyons les vitres, notre vue est exposée au soleil, nous ne nous en rendons pas compte immédiatement mais l’exposition répétée à la luminosité peut nuire à la vision.

 

JDV : Comment vous protégez-vous de ces vulnérabilités et comment prenez-vous soin de vos salariés ?

V. : Concernant les Troubles Musculo-Squelettiques, nous nous équipons de perches et autres accessoires qui facilitent les mouvements et limitent les étirements des bras. Pour limiter les risques de chutes nous possédons des systèmes de harnais, cordes et sangles, nous sommes deux salariés formés et habilités à intervenir sur des chantiers en hauteur et à posséder ces équipements, aucun autre de mes salariés n’a le droit d’intervenir sur ce type de chantier.

J’ai fait équiper toutes mes vitrocyclettes de lumières, je fournis également à chaque salarié un pantalon de pluie et une veste de pluie munis de bandes réfléchissantes, veste de pluie que je leur demande de porter le matin et le soir en hiver lorsqu’ils sont à vélo et qu’il fait noir, ainsi qu’un casque à porter à chaque trajet. 

 

Chaque salarié reçoit un pack qui comprend également un pantalon, un tee-shirt adapté à une activité physique en terme de matière, des lunettes de soleil, des gants et des sur-chaussures pour protéger les sols de mes clients. Je leur conseille de ne pas oublier de bien s’hydrater régulièrement lors des chaudes journées d’été.

JDV : Le métier de laveur de vitres est physique, est-ce un métier dans lequel on peut effectuer toute une carrière ?

V. : Tout dépend de la manière dont on le pratique, j’ai plus envie de dire que c’est une question de tempérament, de personnalité et de manière de travailler. C’est un peu comme un sportif de haut niveau, s’il ménage son corps il parvient à être en course plus longtemps. Pour durer dans ce métier il faut donc être très attentif à ses mouvements, se servir le plus possible des outils à notre disposition tels que les perches ou les escabeaux afin de limiter au maximum les gestes qui étirent les muscles des bras.