Interview Édouard F. paysagiste

JDV : Comment se traduit l’arrivée du printemps pour vous ?

E : « Le printemps et l’été sont l’occasion dans nos métiers d’accueillir beaucoup de stagiaires, souvent leur stage n’excède pas 1 à 2 semaines.

Nous sommes très vigilants avec eux dès leur arrivée et nous passons beaucoup de temps à leur expliquer les dangers de nos métiers, car ils ne les mesurent pas toujours. Être trop proche de quelqu’un qui manipule un taille-haie peut s’avérer très dangereux. Nous les formons et les éduquons énormément.
Nous les informons également sur les risques de maladies encourus dans nos métiers et recommandons vivement à chacun de se faire vacciner contre le tétanos.

Il est plus agréable de travailler au printemps et en été car la terre est plus sèche, donc moins lourde, il y a moins de boue quand nous creusons des tranchées, la terre se place plus facilement et nous sommes moins confrontés à des maux de dos. Nous n’avons pas de variation d’horaires entre les différentes saisons, mais nous profitons tout de même de l’allongement des journées au printemps et en été pour terminer nos journées plus tard. »

 

Jdv : Quels sont vos conseils pour jardiner dans de bonnes conditions ?

E. : « Pour travailler nous utilisons beaucoup de protections :

 

• Gants

• Lunettes de protection

• Casque anti-bruit

• Chaussures de travail coquées

• Pantalon en tissu anti-coupe

Les outils et machines que nous utilisons (taille-haie, tondeuse, débroussailleuse, motoculteur…) sont très bruyants et peuvent aussi être dangereux. Il arrive beaucoup d’accidents avec les taille-haies, ces accidents sont causés par leur utilisation prolongée, les taille-haies sont lourds et le corps fatigue de les porter au bout d’un moment. Il n’est pas rare que nous nous blessions le bas du corps ou que le taille-haie percute les genoux. Il est recommandé de porter des pantalons faits de tissus anti-coupe.

Lorsque nous n’avons pas d’autres choix nous avons recours à des produits chimiques, dans ce cas il est prévu que nous portions une combinaison complète et un masque équipé de cartouches filtrantes.

Nos métiers évoluent et nous essayons de plus en plus de laisser la nature « reprendre » ses droits, nous essayons de limiter au minimum l’utilisation de produits chimiques. Nous privilégions dès que nous le pouvons des solutions « natures » telles que l’emploi de copeau de bois, d’écorces de pin, des bâches ou des filets.»

Jdv : Comment développez-vous la formation au quotidien ?

E. : « Nous transmettons une formation sur la posture à adopter pour soulever des objets lourds, comment se baisser et se relever en restant bien droit de manière à ce qu’il n’y ait pas de contre-indications pour le dos. Si nous ne sommes pas vigilants là-dessus les problèmes de dos peuvent survenir dès l’âge de 40 ans ! »