Comment s’est organisé le dirigeant d’une PME familiale dans les métiers de l’artisanat : aménagement de commerces ou de bureaux

Dès le départ j’ai senti une grande inquiétude de l’ensemble de mes salariés, il faut beaucoup échanger avec eux, il faut de la pédagogie et des explications. Le lendemain de l’annonce du confinement, j’ai organisé une réunion durant laquelle j’ai procédé à un vote par bulletin secret sur le souhait, ou non, de mes collaborateurs que l’entreprise se mette à l’arrêt. C’était le souhait d’environ 5% d’entre eux. J’ai donc pris la décision de rester ouvert mais en prenant des mesures.

Tous mes salariés « à risques » ont été immédiatement mis en arrêt maladie, les salarié(e)s avec des enfants vivant avec un personnel soignant également pour qu’ils puissent en assurer la garde. Chaque salarié craignant pour sa santé n’a lui non plus pas été forcé à venir travailler. C’est à l’appréciation de chacun, je ne souhaitais obliger personne.

Au niveau des ateliers, nous ne disposions pas d’assez de masques FFP2, mais le gouvernement a stipulé que le port du masque dans les ateliers était conseillé mais non obligatoire.

 

  • J’ai en revanche espacé de 5 à 6 mètres chaque établi l’un de l’autre.
  • Au niveau de l’atelier, quasi tout le monde possédait déjà des gants, j’en ai donc fourni aux quelques-uns dont ce n’était pas le cas.
  • J’ai également fait mettre sur tous les établis et à tous les autres postes de travail des bouteilles de solution hydro-alcoolique.
  • J’ai renforcé les mesures d’hygiène qui existaient déjà en prévoyant plus encore le nettoyage des sanitaires et la désinfection systématique des poignées de portes

Au niveau du bureau d’études, j’ai mis la totalité des équipes en télétravail à l’exception de 2 salariés qui se relayaient pour pouvoir continuer d’imprimer les plans de production qui sortent sur des formats spécifiques A0. Au niveau du secrétariat, cela n’a pas été compliqué car nos bureaux sont déjà d’ordinaire espacés. C’est au niveau des poseurs que j’ai pris les décisions les plus drastiques. Il faut savoir que 90% de nos activités de pose se déroulent sur Paris.

Lors de l’annonce du confinement mes salariés poseurs rentraient presque tous d’une région qui a été fortement impactée. Je leur ai donc demandé à tous de respecter une mise en quarantaine totale de 15 jours dès leur retour. Ces 15 jours étant passés, ceux qui souhaitaient reprendre le travail ont pu le faire mais ils ont été ré-affectés aux ateliers.

En effet les chantiers ne peuvent pas ré-ouvrir aux mêmes conditions. Ils sont soumis à ce que nous appelons des PGC (Plan Général de Coordination) et des PPSPC (Plan Particulier de Sécurité Pour Chantiers). Ces plans sont établis par le maître d’ouvrage et un agent de sécurité. Ils recensent toutes les procédures de Sécurité, mais également tous les organismes desquels un chantier dépend. Avec ce qui est en train de se produire, ces documents sont devenus caduques et il est nécessaire de ré-écrire les procédures avant toute ré-ouverture de chantier. 

J’étudie en revanche la possibilité de pouvoir livrer nos productions sur site, parce que nous allons rencontrer des problèmes de stockage dans nos ateliers si nous ne pouvons pas livrer. Enfin j’ai demandé à mes salariés qui le pouvaient d’éviter au maximum de déjeuner au restaurant d’entreprise, il n’y a vraiment que ceux qui ne peuvent pas faire autrement qui continuent à s’y restaurer.